Édouard Lièvre
A Neo Renaissance Walnut Cabinet, Attributed to Édouard Lièvre and Paul Sormani
£54,000
A Neo Renaissance Gilt-Bronze and American Walnut Cabinet (or Credence) Designed By Edouard Lievre, Attributed To Paul Sormani. In the neo-Renaissance...
Dimensions
Height: 181 cm (72 in)Width: 150 cm (60 in)
Depth: 57 cm (23 in)
Description
A Neo Renaissance Gilt-Bronze and American Walnut Cabinet (or Credence)
Designed By Edouard Lievre, Attributed To Paul Sormani.
In the neo-Renaissance style, the spreading pediment with Vitruvian scroll-fitted frieze, centered by an urn and flanked by cartouches, the quarter panelled doors with pierced rinceaux reserves and centred by portrait relief roundels of King Charles VII of France ‘The Victorious’ (1403-1461) and Agnès Sorel (1422-1450), each opening to an adjustable shelf, flanking a statuette of ‘The Belvedere Hermes’, the base fronted by five open arches centred by a pair of columns with Corinthian capitals, above a spreading platform, on bun feet.
71 1⁄4 in. (181 cm.) high; 59 in. (150 cm.) wide; 23 1⁄2 in. (57 cm.) deep
Exhibited
Paris, Galerie Roxane Rodriguez, Optima propagare Edouard Lièvre: Créateur de meuble & objets d’art, 16 September – 16 October 2004.
This cabinet, ‘Crédence en noyer enrichie de bronzes’, is Lièvre’s defining piece in the Renaissance style. Its importance is underlined by it being retained in Lièvre’s own collection until the sale of his personal property at Hôtel Drouot in March 1887 following his death. It recalls Franco-Flemish cabinets-on-stands of the early 17th century such as the ‘Marie de Medici cabinet’ in the V & A (W.64:1 to 3-1977), which Lièvre might have seen at Mentmore Towers, Buckinghamshire, where it was from circa 1855 in the collection of Baron Mayer Amschel de Rothschild (d. 1874).
Part of Lièvre’s genius was his flair for combining historically accurate ornament to create new designs. As evidenced by the present cabinet, his skill was in maintaining the correct proportions and symmetry. With subtle hints and acknowledgement to past masters, Lièvre creates something both quite new, yet in homage to the antique. This historicism is evident to the crédence not just in its form, but also in the use of a statuette of Antinous, a reduction after the Belvedere Hermes. A favourite of the Emperor Hadrian, the antique original takes a prominent position in the Belvedere of the Museo Pio-Clementino (Vatican Collection). The portrait plaques depict Charles VII and his favourite mistress Agnès Sorel, chosen to represent love.
The cabinetry can be attributed to the Parisian ébéniste Paul Sormani owing to the superb quality of its construction, but more specifically with reference to a smaller, and albeit overall less accomplished, cabinet signed by Sormani and fronted with an identical single portrait plaque of Agnès Sorel (A Private Collection Volume I, Sotheby’s, New York, 26 October 2006, lot 187).
Also compare a mirror ‘Psyché de Sarah Bernhardt’ (Connaissance des Arts, N° 228, Paris, 2004, S. 28 ff. p. 4-5) and a cabinet-on- stand with identical figure of Antinous (opposed by Diana) sold Sotheby’s, New York, 16 November 2011, lot 239.
Paul Sormani (1817-1877)
Né à Venise en 1817, Paul Sormani (1817-1877) était un fabricant parisien de meubles de luxe. Son travail était décrit dans le catalogue de l'Exposition universelle de 1867 comme suit : toute sa production révèle une qualité d'exécution de tout premier ordre".
Sormani a exposé aux expositions internationales de Paris en 1849, 1855, 1867, 1878 et 1900, et de Londres en 1862, remportant de nombreuses médailles.
Paul Sormani établit l'entreprise en 1847 au 7 Cimetière Saint-Nicolas à Paris, puis déménage en 1854 au 114 rue du Temple, et en 1867 au 10 rue Charlot.
Après sa mort en 1877, le fils de Sormani, Paul-Charles, a repris l'entreprise qui a ensuite déménagé au 134 Boulevard Haussmann.
Il peut être difficile de dater le travail de Sormani, car l'entreprise a produit des meubles pendant près de quatre-vingt-dix ans. Toutefois, à la mort de Paul Sormani en 1877, sa femme et son fils ont repris l'entreprise et, à partir de cette date, les meubles sont généralement signés "Veuve Sormani & Fils".
Bibliography:
Mestdagh, Camille & Lécoules, Pierre. L’Ameublement d’art français : 1850-1900, Les Editions de l’Amateur, (Paris), 2010.
Meyer, Jonathan. Great Exhibitions – London, New York, Paris, Philadelphia, 1851-1900, Antique Collectors’ Club, (Woodbridge, UK), 2006.
Ledoux - Lebard, Denise. Les Ébénistes du XIXe siècle, Les Editions de L'Amateur, (Paris), 1984 ; pp. 583-588.
Date
Circa 1870
Origine
France
Édouard Lièvre (1828-1886) est l'un des dessinateurs les plus talentueux et des designers industriels les plus prolifiques de la seconde moitié du XIXe siècle. Il est l'archétype d'une nouvelle classe d'artistes du 19e siècle qui s'est élevée au-dessus du système des guildes d'artisans pour devenir des designers industriels, libres d'exprimer pleinement leur génie à travers les arts. Comme ses illustres contemporains, tels que Carrier-Belleuse, Constant Sévin, Froment-Meurice et Emile Reiber, Lièvre cherche à exprimer son art à travers de multiples médiums - il apprend l'imprimerie, le dessin, la gouache, le travail du métal, la sculpture et l'ébénisterie. Incarnant les aspirations industrielles de son époque, il a utilisé les technologies les plus avancées pour réaliser ses dessins, dont ses créations "sino-japonaises" et néo-renaissance sont caractéristiques de l'époque.
Polymathe, Lièvre apprend dès l'enfance l'impression lithographique à Nancy avant d'être mis en apprentissage dans une fonderie où il apprend la fonte du bronze et le dessin. Arrivé à Paris sans le sou, pour gagner sa vie, il peint des portraits et fait des modèles pour les bronzes des fabricants, et étudie l'aquarelle avec Théodore Valerio (d. 1879). Des voyages en Belgique lui inspirent une fascination pour le peintre baroque flamand Jacob Jordaens, et il poursuit sa formation dans l'atelier de Thomas Couture. Bien que Lièvre ait exposé au Salon dans les années 1860, la peinture n'était pas son métier préféré.
Lièvre a trouvé sa vocation en réalisant deux publications importantes qui ont contribué au réveil de l'intérêt pour les antiquités dans la France du Second Empire. La première est un catalogue de la Collection Sauvageot, avec un texte d'Alexandre Sauzay et des illustrations d'Édouard Lièvre, publié en 1863. La collection d'objets d'art de Charles Sauvageot a été donnée au Musée du Louvre en 1856. Le second titre, " Les Collections célèbres d'œuvres d'art dessinées et gravées d'après les originaux par Édouard Lièvre ", publié en 1866, est un catalogue d'œuvres d'art célèbres des périodes gothique à Louis XVI comprenant des pièces provenant à nouveau du legs Sauvageot, mais aussi des œuvres appartenant au baron James de Rothschild, au comte de Nieuwerkerke et au marquis de Hertford, avec des " textes historiques " rédigés par des académiciens de premier plan, dont Henry Cole, Albert Jacquemart et Paul Manz. Ces publications montrent l'ampleur historique de l'appréciation de l'ornement par Lièvre et la haute estime dans laquelle il était tenu par l'élite artistique de l'époque. L'illustration de ces publications a permis à Lièvre de voyager dans les musées français et de visiter des collections en Angleterre, et cette expérience a aiguisé son œil et approfondi son appréciation de l'ornement. Une telle contemplation assidue des belles choses a incité Lièvre à créer ses propres modèles et à produire ses propres œuvres d'art. Il considérait le mobilier en particulier comme l'art le plus glorieux et d'une importance capitale pour la maison. Souvent aidé par son frère Justin, il a d'abord produit des œuvres d'art pour son propre appartement, recherchant les meilleurs artisans pour exécuter ses dessins de bronzes, de céramiques, de tissus et de meubles de luxe de grande ingéniosité et de goût. Lièvre est ensuite engagé par ces artisans pour concevoir des œuvres pour leurs entreprises, notamment l'ébéniste Paul Sormani, l'orfèvre Christofle, ainsi que des marchands merciers tels que l'Escalier de Cristal, et des bronziers tels que la Maison Marnyhac et le premier fondeur de bronze de France, Ferdinand Barbedienne. En outre, suivant la tradition des marchands-merciers, Lièvre a également commencé à étendre sa pratique en concevant des meubles et des objets pour d'importants clients privés, qui étaient ensuite exécutés par ces prestigieuses entreprises. Parmi ces clients, citons Sarah Bernhardt (pour qui il a conçu un miroir cheval monumental), la courtisane Louise-Emilie Valtesse de la Bigne (pour qui il a conçu un impressionnant lit, aujourd'hui au Musée des Arts Décoratifs, inv. DO 1981-19), et Édouard Detaille, le célèbre artiste militaire (pour qui Lièvre a fourni une console d'apparat).
Dans la composition du meuble, il emprunte le point de départ aux modèles consacrés. Il songe à l'art oriental Renaissance, au style Louis XVI ; mais il ne les répète point. [...] il ajoute sa pensée à celle des créateurs prim pins en plus soucieux de la grâce sévère ou souriante, il parvient à exécuter des œuvres d'art qui ont un cachet meuble d'Édouard Lièvre est toujours conçu en raison de l'usage auquel il est destiné et du rôle qu'il doit jouer environnant. Bien qu'il soit d'un très riche travail, il ne reçoit que l'ornement qu'il comporte, [...] Le bois y e des mains savantes, le bronze s'embellit de ciselures délicates ou fières et, si soigné qu'il soit, le détail ne parle haut dans l'ensemble. Enfin, l'exécution toujours surveillée avec un soin jaloux, a cette loyauté qu'on réclame chef-d'œuvre que devait accomplir le compagnon ambitieux d'obtenir son brevet de maîtrise.''
P. Eudel, L'Hôtel Drouot et la Curiosité en 1886-1887, Paris, 1888, p. 118
Bibliographie :
Catalogue des Meubles d'Art de la Succession de feu de M. Edouard Lièvre, 21-24 mars 1887, no. 16.
P. Eudel, L'Hôtel Drouot et la Curiosité en 1886-1887, Paris, 1888.
Édouard Lièvre ", Connaissance des Arts, N° 228, Paris 2004.
Optima propagare Edouard Lièvre : Créateur de meuble & objets d'art, Galerie Roxane Rodriguez, Paris, 2004.
Annick et Didier Masseau, L'Escalier de Cristal Le luxe à Paris 1809-1923, Paris, 2021, p. 110-117.
Succession de Feu Edouard Lièvre, Paris, Hôtel Drouot, 21-24 March 1887, no. 16 (3,500 francs).
The Collection of M. Leprince.
Private Collection.
Catalogue des Meubles d’Art de la Succession de feu de M. Edouard Lièvre, 21-24 March 1887, no. 16.
P. Eudel, L’Hôtel Drouot et la Curiosité en 1886-1887, Paris, 1888, p. 120: ‘Credence en noyer enrichie de bronzes’.
‘Édouard Lièvre’, Connaissance des Arts, N° 228, Paris 2004, S. 28 ff.
Optima propagare Edouard Lièvre: Créateur de meuble & objets d’art, Galerie Roxane Rodriguez, Paris, 2004, pp. 32-33.